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jeudi 16 mai 2024

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Mammifères

LES ANIMAUX DE LA LOUVETIERE

 

Pas de Loup à la Louvetière, (du moins, pas encore), mais des mammifères gros et petits, des oiseaux, des insectes, des vers…, un faune abondante et variée dont voici quelque représentants.

Commençons par deux petits mustélidés : la Martre et la Fouine. Elles se ressemblent tellement que longtemps on a cru qu’il s’agissait d’un seul animal; ces deux cousines ne vivent pas vraiment dans le même milieu.


La Martre
(Martes martes), reconnaissable à sa bavette jaune pâle ou brun, vit au fond de la forêt, menant une existence arboricole, s’abritant dans un arbre creux et dans les souches, se déplaçant rapidement dans la cime des arbres.
Elle se nourrit de Campagnols, de Loirs et Lérots, ne dédaignant pas, au printemps les œufs et les oisillons.

C’est aussi une grande prédatrice d’Ecureuils ! Mais rassurez-vous, elle n’élimine que les individus malades, ou affaiblis, permettant ainsi à cette espèce de se maintenir en bonne santé.

Hélas pour elle, la Martre a deux gros handicaps : une superbe fourrure et une réputation de « nuisible ».

Vers le milieu du XXème siècle, la dépouille d’un animal valait autant que le salaire mensuel d’un ouvrier.

On l’accusait aussi de s’attaquer aux faisans, en particulier aux faisans d’élevage relâchés quelques jours avant l’ouverture de la chasse. Peut-on reprocher à ce petit carnivore de ne pas savoir résister à ces gros oiseaux sans vivacité ?

Dans ces conditions, la population de Martres diminua dangereusement ; elle n’assura plus son rôle de « vétérinaire », et, par exemple, les épidémies purent décimer à leur tour les écureuils.

 Vous pouvez à La Louvetière repérer peut être des indices de sa présence :

- Des crottes ou « laissées » sur le bord du chemin ou sur une pierre ; leur forme varie en fonction des aliments consommés.
Elles peuvent contenir des graines qui germeront loin de l’arbre d’origine ; c’est ainsi par exemple  que les merisiers se dispersent.

- Des empreintes groupées par 2, trace d’un bond pouvant atteindre de 10cm à 1m. 

Remarquer la pilosité qui la distingue de sa parente la Fouine 

 

La Fouine (Martes foina) doit son nom d’espèce à J.C. Erxleben, naturaliste allemand qui en 1777 la différencia de la précédente. Elle semble volontiers fréquenter les forêts de Hêtres,  « fagus » en latin ; les noms de « faine » (le fruit du Hêtre) et de fouine ont la même origine. Notez d’autres mots de la même famille : fouiner, fouineur et chafouin composé de chat et fouin, forme masculine aujourd’hui disparue.

Ce petit animal présente une bavette blanche et fourchue et près des Hêtres, on pourra voir son empreinte dans la boue ou la neige, mais elle se différencie très peu de celle de la Martre, sauf que le dessous de la patte n’est pas poilu et donc la trace est plus nette.

Pendant les mois d’hiver, pas d’hibernation ; il faut se nourrir toute l’année. Il lui arrive de faire pitance d’un mulot ou d’un campagnol, voire de fruits gelés trouvés sous la neige.

Elle préfère passer sa vie près de l’Homme, de ses greniers, granges et poulaillers (elle aussi adore les œufs). Elle sait qu’elle y trouvera le gite (confortable en plein hiver) et le couvert. Mais pas sans risque !

On l’a dite « assoiffée de sang » après un carnage parmi les poules ; il n’en est rien : il s’agit le plus souvent d’une réaction de peur, de défense face à l’agitation volatile provoquée par son intrusion. Quoi qu’il en soit, son statut d’animal nuisible est confirmé.

On lui reproche aussi de sentir mauvais (n’est-elle pas classée parmi les « puants » !). C’est qu’on la confond avec un lointain cousin : le Putois. Pendant longtemps elle a été admise (ainsi que la Belette) dans les habitations où elle faisait la chasse aux rongeurs et pouvait se faufiler dans les endroits les plus inaccessibles. Mais sa place a été prise par le Chat, espèce domestique introduite au Moyen âge.

 Le Blaireau. (Meles meles). Voilà un autre mal aimé, un nuisible. Il vit surtout la nuit, se nourrit d’un peu de tout : insectes, vers, petits rongeurs, fruits, champignons, escargots…trouvés au gré de sa promenade nocturne.

S’il n’a pas l’agilité de la Martre et de la Fouine, il sait creuser le sol grâce à 2 formidables « pelles ».

A lui les racines, bulbes, truffes mais aussi les nids de guêpes et de souris, voire de lapins.

Elles lui permettent aussi de creuser d’excellents terriers sains et confortables dans lequel il élève 2à 4 petits pendanrt 2 mois. Ils restent à proximité, jouant à glisser sur les pentes.

Peu de chance de croiser ce gros (10 à 18 Kg) animal à la Louvetière, mais vous pourrez y voir ses traces :

- Les empreintes : elles ressemblent à celle d’un petit ours, rondes munies de 5 griffes de 4 à 5 cm ; le blaireau est, comme l’Homme, un plantigrade, la plante du pied est souvent bien visible.

- Les poils : blancs, gris ou noirs très raides accrochés aux branches ou aux épineux ; n’oubliez pas que pendant longtemps ces poils ont permis de fabriquer un objet très utile pour le rasage

- Les toilettes : vous en verrez à mi chemin du parcours : le blaireau est très propre et ne dépose pas ses  excréments n’importe où : il creuse des trous près de son terrier, non fermés appelés « pots ». Ils  sont parfois boueux quand il a mangé des lombrics dont il est très friand.

 Quelques mots sur l’origine de son nom : En ancien français, il s’appelait « taisson » venant du latin taxo.

Remarquez que cette forme subsiste dans des patronymes ( Taisson, Tessel) mais aussi dans des noms de lieux comme « La Tagnière ».

Quant au mot « blaireau » son origine est à rechercher dans la racine  blar  signifiant « blanc, pâle » en référence à la tache blanche sur la face. Au XIXème  siècle, apparait dans l’argot le verbe blairer, sentir au sens figuré peut être à cause du museau pointu de l’animal.  

 

Le Sanglier.Sus scrofa. Silhouette massive (jusqu’à 350 Kg), tête énorme allongée, pas de cou, de petits yeux, mais des oreilles (=écoutes) dressées, mieux vaut ne pas se trouver sur le chemin de la Bête noire comme on l’appelait jadis. Mais souvent il détale au moindre bruit et s’enfuit loin du promeneur qui souhaiterait au moins l’entr’apercevoir. Car c’est un excellent coureur de fond capable de faire un voyage de 80Km en une nuit.

Mais comme pour tous les animaux de la forêt,  vous pourrez trouver les indices de sa présence ; alors ouvrez l’œil :

- Il passe la journée allongé dans une sorte de bassin peu profond : la bauge creusée dans un endroit discret, à l’abri des regards, sous les branches tombantes d’un arbre, dans un roncier, en tous cas loin du chemin.

- Les bains de boue sont un de leur grand plaisir : se rouler dans la fange leur permet de se débarrasser des puces et des tiques qui les agacent. C’est un moyen de faire sa toilette. On peut en trouver des traces dans les lieux humides et il n’en manque pas à La Louvetière.

- Et bien sûr des empreintes. C’est un ongulé muni de sabot dont les 2 doigts centraux (appelés pinces) sont assez écartés, les 2 doigts postérieurs (les gardes) sont près du sol et laissent des marques bien visibles 

Il n’y a qu’un seul nom en grec et en latin pour désigner les cochons domestiques et les cochons sauvages que sont les sangliers, d’où le nom de leur famille : les suidés.

Dans le latin médiéval est apparue l’expression  porcus singularis (le porc solitaire) pour désigner le vieux mâle restant seul ; singularis  évoluera en « singulier » et en « sanglier ».

Quant à  scrofa, il a donné en français les « écrouelles ou scrofules », grosseurs ganglionnaires qui peuvent se manifester chez le porc mais aussi chez l’Homme en particulier en cas de tuberculose. On le retrouve dans la Scrofulaire noueuse ou herbe aux écrouelles dont les racines portent des renflements ressemblant aux ganglions et censée guérir cette maladie. (Aujourd’hui, certains avancent qu’elle dénoue les articulations).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

M432T--BF/JG/CP-270416