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LA LOUVETIERE
71 190 Broye
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BOURGOGNE NATURE

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Département de Saône et Loire

dimanche 05 mai 2024

Broye 18°C

pluie modérée

Vent 12 km/h Humidité 63 %

Toponymie

 

TENTATIVE DE RECHERCHE

DE L’ORIGINE DES NOMS DE LIEUX

La toponymie, dit le dictionnaire, est l’étude linguistique des noms de lieux, d'une région ou d'une langue, du point de vue de leur origine, de leur transformation ou de leur signification.

Avertissement : Les propositions qui sont faites dans cette étude sont le résultat de recherches menées notamment sur Internet et non d’une quelconque érudition du compilateur. Les textes en italiques sont des hypothèses personnelles, parfois hardies, qui ne demandent qu’à être contestées. Donc, tous les apports, compléments et suggestions seront les bienvenus. Nous espérons, en particulier, découvrir des noms de lieux de tradition orale ignorés du cadastre. Nous vous en remercions d’avance.

Notre première source est le cadastre de 1809 : certains noms sont antérieurs (a), ont disparu (d), ont été modifiés (ancien en italique) ou sont apparus après (r).
Des informations recueillies auprès des habitants (t) complètent ces propositions.

Broye (a)

Broye : Saône et L. ;= gaul. Broga « bord (d’une rivière, d’un champ) » [6]

Le Rançon a-t-il connu les premières habitations de Broye ?

Bière (a)

Bière : De Bieria (supposé d’origine gauloise) : plaine (Commune de Broye) [6]

Le hameau est bâti sur un replat de terrain au milieu d’une pente marquée.

Bois de l’Aie (Bois de l’E)

Aie : Eau (centre) ou Ai : lieu fertile, bon terrain (ancien français) [1]

Ce bois étant longé par un ruisseau, la première acception semble l’emporter.

Bois Geny (Bois Genet)

Geny : Genne ou Genabre : Genévrier (Morvan) [1]. Le mot « Genévrier » est utilisé localement, conjointement à « balais » pour désigner le genet, en abondance dans ce secteur. (t).

Bois Girard (r)

Girard : Nom de personne d'origine germanique, Gerhart (ger = lance + hart = dur). Même racine que le prénom Gérard [7]

Nom du propriétaire du bois.

Foret des Igaux (Forêt Royale des Igaux)

Iagou : Roseau, plante aquatique. [1]

Les « Ygauz » est un toponyme très courant (Bois des Igaux, à Montjeu, commune de Broye). Ce nom est lié à la présence d’eau, canaux d’irrigation ou terre spongieuse. [2]

Tout est dit.

Bois de Joux (d)

Latin jugum, crête de montagne (jeu, anjoux, beaujeu…)(Nègre) [6]

Crête, hauteur boisée (Ain, Jura, Isère,Côte d’Or, Hte Savoie) [1]

Bois Perrin (Bois Pierin)

Perret, Perrin : Deux diminutifs formés sur le nom de baptême Pierre. [7]

 

 

La Caudache (d)

Hypothèse : « La Queue d’Ache » par analogie avec la Queue de Maine, où :

Queue : partie de bois longue et étroite [1]

Aches : Lieu où l’on élève les abeilles (français XII ème) [1] ou, Achaux : chaux, pierre calcaire (centre) [1]

Un petit bois aurait-il abrité des ruches ou une carrière ?

Localement, on prononce « Gaudache » (t). Faut-il rapprocher de la racine « gaud », qui a trait au maïs dans le Morvan ?... ou « Gaudine », petite forêt en ancien français [1].

La parole est aux experts.

La Cave aux Renard (a)

Cave : Ravin, chemin creux [1]

Le lieu est effectivement un vaste ravin.

Le Champ du Boulet (d)

Boule, boulet : bouleau (Normandie, bourbonnais) [1]

Le Champ de la Levrière (a) (nom de la parcelle 58 ne figurant pas au cadastre actuel)

Levrier : vient de lièvre ; race de chien.

Mais également : Lèves : Calcaires dont les lits schisteux se séparent facilement et donnent des matériaux pour les toitures (Yonne) ; Levia : Levée de terre (Louhans) ; Livre, livrée : Etendue de terre capable de rapporter au propriétaire une livre de cens (redevance) (ancien français) [1]

Nous n’avons que l’embarras du choix !

Le Champs des Ruaux (d)

Riaux : Dérivé du latin rivus (ru), lieu de ruisseau Le dérivé reu, donne reuil, lavoir, souvent établi au bord d’un ruisseau. [11]

Château de Montjeu (a)

Deux versions pour Jeu :

Jeu : Les formes les plus anciennes Mongeu, Montjeul, Montjehu, Monjouz ne permettent pas de certitudes. On peut penser au gaulois juris, hauteur boisée. [10]

Jeu : de Jupiter Jovis (dieu romain). Le château, que porte l'un des sommets secondaires de la montagne, a été construit probablement sur une motte ou un sanctuaire gaulois, comme semble l'indiquer le nom (mont Jovis) [5]

La seconde expliquerait que le commun des mortels soit tenu à l’écart de ces lieux !

Le Chène Verdier (r)

Verdier : 1 - Sorte de garde forestier ; 2 - verger, jardin (ancien français) [1]

Nous voilà bien avancés !

Les Chétifs Champs (a)

Chétif : Qui n'a pas force, de qualité. Une chétive récolte. Une plante chétive. Une mine chétive
Du latin captivus, prisonnier. Chetif, en vieux français, signifie captif, et de là, faible, misérable.
A donné cheti (Bourgogne); ch'ti (Berry) [4]

Des champs de peu de rapport, donc, à prononcer « ch’ti » (t).

L’écluse (d)

À l'origine (Moyen-Âge, Renaissance), le mot « écluse » désigne un vannage simple (latin Aqua exclusa : eau séparée, du latin classique excludere : séparer, fermer le passage à quelque chose - qui a donné le verbe français exclure). Le mot apparaît en français sous la forme "escluse" au XIe siècle. [3]

Il peut s’agir d’une écluse de moulin en contrebas de La Gravetière sur le ruisseau de la Papeterie.

Forêt de Montmain (a)

Montmien : (qu’on trouve ailleurs sous la forme Montmain) est formé sur maine ou magne, dérivé de mansio, au sens d’habitat rural. Montmain, villa gallo-romaine proche de Brisecou, à Autun, se nommait, en 1418, Mommyen. La meilleure traduction est « Montmaison », écart actuel de Broye. [2]

Forêt de Préau (a)

Préau : Petit pré (ancien français et Clamecy) [1]

Le Goûter (r)

Goutte : Petite vallée ou coule un ruisseau (Haute Saône, Puy de Dôme), terrain humide (centre) [1]

Cette parcelle abrite effectivement une zone humide.

La Gravetière (a)

Grave : Gravier, terrain sec et graveleux. [1]

La Gravatière : Com Broye, Saône et L ; terrain de la Gravatière, […] =oïl gravats « pierres provenant de démolitions » + suffixe ière : le composé a dû signifier : « (terre) où sont des pierres provenant de démolitions ». [6]

La deuxième version semble plus précise.

La Louvetière (r)

Louvetière : Variante de « louvière » en langue d’oïl, « tanière du loup, habitat des loups » [6]

 « L’omniprésence de l’animal est attestée aussi par les toponymes, dits lupiques : Louvetière, Louvières, Loupière, Saint-Loup, etc. Certains affirment que le Louvre doit son nom à sa présence sur le lieu-dit d’origine. Mais les chasses aux loups se terminent généralement par la pendaison de l’animal, d’où, là encore, des toponymes comme Loups-Pendus (*), Chêne-au Loup (**). Le loup apparaît aussi dans de très nombreux noms de famille, tels Louvel, Chanteloup, Leloup, Loupiac, Lubin, ou Louvois… ». [8]

On trouve également sous le nom de louvetière un piège constitué d’une double enceinte circulaire : un mouton, dans la partie centrale attire le loup dans l’espace périphérique qui le piège.

(*) Le nom de l’étang de Longpendu à Monchanin serait une altération de loup-pendu.
(**) Serait-il hasardeux de penser au Chène du Lot, à Uchon ?

La toponymie gagnerait grandement à une réintroduction du loup dans la forêt de la Louvetière, mais, hélas, le Maire de Broye s’y oppose formellement.

…et s’il s’agissait d’autre chose :

« Le louvetage termine l'épuration de la laine ; il est analogue a l'opération précédente ; seulement, le loup [machine à carder] est armé d'un beaucoup plus grand nombre de dents, et il est animé d'une plus grande vitesse : il fait 6 à 800 tours par minute ; … . — (Jean Baptiste Dumas, Traité de chimie appliquée aux arts, Volume 8, 1846) » [3] 

Les Mouilles (r)

Partie marécageuse d’un pré, d’un champ (Centre, Jura, Savoie) [1]

Les Périsans (r)

Périment : Lieu dangereux, précipice, fondrière, mauvais pas (centre) [1]

Rapprochement hasardeux à étudier sur le terrain !

Le Pontet (d)

Cette section est traversée par un ruisseau. Sans doute un petit pont le traversait-il.

Prés Belin (d)

Bélier (ancien français) [1]

La Queue de Maine (a)

Queue : Partie de bois longue et étroite (Lorraine, Bourgogne) [1]

Maine : Demeure, manoir, village (ancien français) [1] Habitat rural [2]

A l’époque ou la majorité des terres étaient en culture, un petit bois pourrait être la caractéristique d’un hameau.

Autre version plausible : Altération de « Condamine », nom que l'on donnait en Bourgogne, aux terres de la réserve seigneuriale.

Ruisseau de la Papeterie (a)

Ce ruisseau alimentait une papeterie qui existait déjà en1817 et vraisemblablement ruinée par les captages de Schneider de 1875. Elle était située en contrebas du carrefour de la route des Combards et a complètement disparu aujourd'hui.

La Taille des Ronces (Les Ronces)

Taille : Bois taillis ; bois que l’on exploite régulièrement

Roncel : Terrain couvert de ronces (ancien français)

Ronc : Rocher (Lozère) [1]

Les ronces l’emporteraient, car il n’y a pas de roches affleurantes dans ces parcelles.

La Turlée (d)

Butte, colline/Bourrelet de bonne terre ramenée par la charrue sur la pente d’un champ, le long d’une haie. – Comte Jaubert – 1864 (Centre) [12]

Les Vernes de Lyre (a)

Vernes, vergnes : Aulne (Ancien français) [1]

Lyre : Attestations anciennes du nom: vetus lira v.1050, la Vieu Lyre 1479. Formation prélatine lira/ lera, thème hydronymique connu par ailleurs. [3]. Toponyme sans rapport avec l'instrument de musique donc, mais par contre probablement dérivé du nom de rivière « Risle » (En Normandie, une rivière Risle arrose deux villages : « La Vieille Lyre » et « La Neuve Lyre » - étonnant, non ?).

Les aulnes (vernes) poussent naturellement près des cours d’eau. Le hameau domine le lit d’un ruisseau intermittent non nommé par IGN ; pourquoi ne se serait-il pas nommé « La Lyre » par le passé.

 

Quelques autres toponymes des environs

Breuil : Petit bois – ancien français [1]
Cadole : Cabane, maisonnette (bourgogne) [1]
Corcelle : Petite exploitation agricole, petite ferme [1]
Chevanne : Chavarne : Creux, cavité, caverne (centre) [1]
Chiainte : Chaintre: Lisière de champ laissée inculte (centre) [1]
Combards : Combe : vallée étroite [1]
Lavière : Sol pierreux ; extraction de pierres (laves) [1]
Mei, meix : Habitation rurale, clos de vignes [1]
Meurger, murger : Tas de pierre [1]
Moulan : Terrain marécageux (Nivernais) ; Mouille : Portion marécageuse d’un pré ou d’un champ (Centre) ; [1]
Pont d’Ajoux : Du vieux français ajous : ajoncs [10]
Porolle : Grosse pierre en général de forme arrondie - Morvan [1]
Préau : Petit pré, ancien français [1]
Riau : Ruisseau [1]
Teureau : Monticule [1]
Le Tronchet :Tronchoi : Lieu rempli de tronc d’arbres (vieux français). Curieusement, les forestiers ont dégagé ici une vaste plateforme pour stocker … des troncs.
Tronce : Pied de chêne (Centre de la France)
Le Fou : Autre nom du foyard, de fagus, le hêtre. Lorsqu’il est affecté d’un qualificatif, c’est souvent un ancien arbre sacré (exemple = le « Fou de Verdun » à Lavault-de-Fretoy, la « Fontaine du Fou » à Auxy.

 

 

SOURCES

[1] André Pégorier – Les noms de lieux en France (ign.fr)
[2] Roland Niaux - Microtoponymes en Morvan
[3] Wickipedia
[4] dico-definitions.com
[5] Quelques origines de noms de lieux en Bourgogne (crehangec.free.fr)
[6] Ernest Nègre -Toponymie générale de la France
[7] geneanet.org
[8] P Louis Lainé - Archives généalogiques et historiques de la noblesse de France.
[9] pagesperso-orange.fr/bernard.langellier/etymologie/loup.htm
[10] Roland Niaux - Recherches sur les communes de Morvan et Bourgogne
[11] Gérard Tavedet - Noms de lieux de Bourgogne : plus de 1200 noms expliqués
Société Française d’onomastique (onomastique.asso.fr)
[12] Thèse N. Poirier- Université F. Rabelais – Tours

 

M444T-JG/DD/CP-270416